Vancouver et ses environs, Mount Baker

Je l’ai déjà dit (voir article précédent Vancouver et le chemin pour l’Alaska) Vancouver représente beaucoup pour moi. On a failli s’y installer définitivement. En effet, nous y avons vécu de 1974 à 1976 deux belles années où j’associais travail, famille, aventures sportives. Deux villes phares, leader, dynamiques, Seattle et Vancouver. Le site géographique est exceptionnel, la Fraser river, sa vallée, les montagnes au nord jusqu’à Whisler, le Mount Baker au sud, l’océan Pacifique, ses îles dont l’île de Vancouver… Splendide! Seule la côte Basque ou Nice et son arrière pays peuvent rivaliser….!
Temps extraordinaire, visite du Fort Langley. C’est parc Canada qui gère ce site. Le Fort construit en 1827 était un poste de traite des fourrures de la fameuse Compagnie de la Baie d’Hudson. En bordure de la Fraser river, il faisait partie d’une voie commerciale britannique située en plein coeur d’une vaste population d’Autochtones.
Craignant une prise de contrôle par les Américains, le gouvernement britannique voulut agir rapidement. A Fort Langley fut proclamé la Colonie de la Colombie Britannique par le gouverneur assermenté par la couronne James Douglas, le 19 novembre 1858. Nous étions l’année passée à Ottawa pour fêter le 150ème anniversaire de la Confédération Cannadienne, que la Colombie -Britannique rejoindra en 1871 pour devenir une province du Canada. On peut voir aussi les bâtiments recontruits tels: le comptoir d’échanges, l’entrepôt, la tonnellerie, la forge, la presse à fourrures, l’Abri-cuisine, le potager, le lavage de l’or à la batée, la fosse à sciage…
Le 29 mai, nous visitons le DARTS HILL Garden ville de Surrey limitrophe aux USA. Nous admirons les rhododendrons, les magnolias et des arbres venus du monde entier. Ce jardin a été réalisé par Francisca Darts qui l’a légué à la commune. Nous en profitons pour aller au stand tenu par 2 apicultrices qui sensibilisent le grand public à l’enjeu de la pollénisation: 30% de notre nourriture est le fruit de la pollénisation. J’aime rappeler que les abeilles sont sentinelles de l’environnement. Nous apprécions le miel, le pollen, la propolis, la gelée royale et même le venin pour des utilisations thérapeutiques. Nous nous rendons au Centre des Abeilles (voir site Internet: www.honeybeecentre.com).
Le lendemain, par la Mt. Baker Highway, Etat de Washington, départ pour le Mount Baker dont j’ai fait l’ascension durant l’été 1975… quel souvenir! il ya maintenant près de 44 ans. J’étais tombé dans une crevasse, immédiatement secouru par mes coéquipiers. Je faisais parti d’une équipe canadienne de Vancouver qui avait pour ambition de gravir le Mount Mc Kinley durant l’été 1976. Finalement, j’ai dû me désister faute de temps et d’argent, ayant décidé la reprise de mes études… Compatibilité des objectifs les uns par rapport aux autres …Le Mt Baker est un volcan qui culmine à environ 3300 mètres à l’Ouest de Vancouver et Seattle. Le revoir et marcher sur la neige fait remonter en moi toutes les émotions d’une période riche où j’étais jeune faisant à ma manière la conquête de l’Ouest. Plusieurs glaciers actifs s’y trouvent. On monte jusqu’à Picture lake, la route est coupée pour atteindre le point culminant Artist point. Nous sommes dans le domaine skiable fermé en cette saison, bien qu’il y ait beaucoup de neige. Bien évidemment je monte, en courant dans une trace sur la neige pour m’élever. C’est plus fort que moi, je puise mon enthousiasme dans ces moments qui me réveillent au plus profond de moi… ma conscience m’apparaît clairement et la notion de bonheur m’envahit. J’ai souvent ce genre d’extase qui me monte à la tête, au cerveau, qui irrigue tout mon corps, le fait trembler.
On se rend en descendant aux cascades Nooksack falls par la Wells Creek Road, jonctions de rivières en contre bas et chutes vertigineuses.
Ainsi se termine notre séjour en Colombie Britannique dans le Grand Vancouver District, dans ce lieu où nous avons vécu et qui me rappelle tant de bons souvenirs et tant d’émotions. Je reverrai le Mount Baker vue d’avion en nous envolant pour Montréal prochaine étape.

Retour à Olivet

Revenir chez soi, à Olivet est un vrai bonheur. C'est le paradoxe du voyageur, il est content de partir pour vivre ses aventures, s'ouvrir au monde, et il est heureux de rentrer pour reprendre ses activités quotidiennes. Le voyage, les rencontres qui en découlent, enrichissent et valorisent la vie quotidienne et vice versa. Mes voyages m'apportent un regard différent, complémentaire, qui me permet de mieux vivre dans mon territoire, mieux vivre mes relations autour de moi, être plus à l'écoute, mieux m'enrichir de la différence, m'ouvrir d'avantage pour mieux communiquer, échanger, partager …
 
Il fait bon vivre à Olivet. Olivet petite ville provinciale du Val de Loire, Patrimoine Mondial de l'UNESCO, à 1:30 de Paris bénéficie d'un environement particulièrement apprécié, car remarquable. Identifié par la rivière le Loiret qui la traverse d'Est en Ouest, son centre bourg dynamisé par ses commerçants, son Val limitrophe à Orléans, ses promenades, ses équipements sportifs, culturels et de loisir, ses infrastructures permettant notamment de se déplacer à pied, à vélo, en transport en commun efficace ou en voiture, comme bon nous semble. Alors heureux de rentrer et <vivre> ma belle ville d'Olivet. 
 
Une de mes premières préoccupations a été de voir les abeilles et le chat Ptit-Gris. (Pas inquiet car des amis ont entretenu la maison). Quelles satisfactions, ce vendredi après midi fin septembre, fraîchement sorti de l'avion revenant du Canada, avec un temps ensoleillé et une température douce, de voir mes abeilles aller et venir, charger de pollen. C'est un grand spectacle qu'il faut savoir apprécier. J'en ai vu des abeilles à l'autre bout du monde (voir notamment l'article et les photos sur le parc de Vancouver Canada). Les abeilles et les fleurs sont indissociables, elles sont un pollinisateur hors pair. les abeilles n'ont besoin de personne pendant cette période de printemps, d'été et d'automne en autant que l'on ait su: bien positionner la ruche ouverte plein Est pour profiter des premiers rayons du soleil, la surélever pour qu'elle ne prenne pas l'humidité, avoir protégé les abeilles contre le varroa en début d'automne, l'isoler et la protéger des vents dominants, nourrir les abeilles pendant l'hiver pour assurer la survie de la colonie, que la zone soit mellifère. Sous l'autorité du président de l'abeille Olivetaine, qui a 50 ans d'expérience en tant qu'apiculteur, Claude l'apiculteur en herbe à mis sa tenue. J'actionne l'enfumoir pour les avertir de notre intervention, j'enlève le toit, la plaque nourricière , et soulève un cadre pour voir la teneur en miel. Résultat probant nous invitant à récolter le miel pour éviter qu'il se cristallise. J'enlève les 2 hausses, chacune chargée de 8 cadres, les pose sur la brouette pour les emmener chez Raphaël et procéder à la deuxième étape consistant à désoperculer les alvéoles des cadres. L'opération consiste en appuyant d'une manière inclinée un couteau chauffant sur les bords du cadre en raclant vers le bas pour enlever les opercules que les abeilles ont placés sur chacune des alvéoles. Je récupère ces résidus dans une grosse casserole en aluminium qui filtre le miel pour le récupérer. Les résidus finaux seront remis à proximité de la ruche pour que les abeilles lèchent et nettoient tout. Ma production 21 kg de miel, je suis fier de ma colonie. L'abeille nous fait fondre comme neige au soleil, et comme le dit si bien le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, les abeilles < incarnent l'équilibre entre le sauvage et le domestique, le passage crucial de la nature à la culture accompli par l'humanité. > (voir l'article sur la nature).
 
La vie va vite reprendre son rythme normal, le travail à Paris, mes activités politique locale, mes abeilles …, les activités culturelles notamment L'automne Manga où l'exposition à la bibliothèque d'Olivet est composée de planches tirées de l'artiste Japonais Jirô Taniguchi dont <l'Homme qui marche>… Incroyable ce clin d'œil en revenant chez moi (voir mes articles sur l'inutchuk, ou l'homme qui marche, le Japon); pour conclure, un mariage et un enterrement , notamment la célébration qui m'a particulièrement marquée, la messe d'adieu de Jacqueline G ma cousine  dont je ne peux que vous faire partager ce très beau texte lu par ses proches:
 
Dernier Adieu. 
 
Tu nous quittes et c'est comme des pas qui s'arrêtent;                                                            mais si c'était un départ pour un nouveau voyage ?
 
Tu nous quittes, et c'est comme une porte qui claque;                                                           mais si c'était un passage s'ouvrant sur d'autres paysages ?
 
Tu nous quittes, et c'est comme un arbre qui tombe;                                                                mais si c'était une graine germant dans une terre nouvelle ?
 
Tu nous quittes, et c'est comme un silence qui hurle;                                                                    mais s'il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?

 

 

PS: mon fils qui vit à Montréal, m'informe d'une journée organisée par les Premières Nations aux Ameriques. Ils revendiquent un statut de citoyen à part entière, à partir d'actions appelées: peaceful révolution. Voir http://www.idlenomore.ca/join?splash=1 ( voir sur mon site les articles sur Mont Tremblant , le jardin botanique de Montréal, Vancouver)