Île Spirituelle SHIKOKU HENRO
Le pèlerinage de Shikoku (Shikoku Henrõ) relie en boucle 88 lieux sacrés de Shikoku où il est dit que Kõbõ Daishi (Kukai) 774-835 à approfondi sa connaissance du Bouddhisme. Parcourir les 1200 km est un moyen de se rapprocher de l’état de Satori, entouré par les Temples, la nature, les routes, les paysages, mais aussi les hommes, la culture, les statues de Bouddha.
J’ai réalisé ce pèlerinage comme une aventure spirituelle, en cherchant à respecter la tradition, le protocole bouddhiste en entrant dans chacun des 91 Temples. (88 Temples, je suis retourné au Temple 1 (Ryõzenji) pour fermer la boucle et j’ai visité 2 Temples majeurs à Kõyasan (Kongõbuji et Kõbõdaishi-Byõ) au sud de Naha (ancienne capitale du Japon) sur la Kii péninsule. Ce pelerinage je l’ai fait sans renier ma religion d’origine, je suis catholique, en prenant la tenue vestimentaire du pelerin que je décrirai plus loin. J’ai réalisé ce pèlerinage en 2 étapes: la première il y a 3 ans où j’ai marché du Temple 1 au Temple 35, puis du Temple 46 au Temple 64 et de 68 à 77 soit 64 Temples. Lors de ce tour du monde finir le pèlerinage de Shikoku est un objectif majeur à savoir marcher des temples Gõshõji 78 à Õkuboji temple 88, puis Daikoji 67, Unpenji 66 accessible par un téléphérique qui monte à 1000m, et Sankakuji 65, puis 36 Shõryūji à Iwayaji temple 45, revenir au Temple 1 et les Temples de Kõyasan cités ci dessus. Le temps imparti m’a amené a accepter la proposition de Mayu de circuler des temples 78 a 88 en voiture, c’est la raison pour laquelle j’ai commencé par aller dans ses temples proches de chez elle, Tokushima. Je suis arrivé à Tokushima venant d’Osaka, retour de Tokushima par le ferry pour conclure par les Temples de Kõyasan. Pour des raisons de securité, forte pluie en montagne j’ai été amené à utiliser les transports en commun bus ou train.
Au niveau administratif l’Île de Shikoku se divise en 4 prefectures qui définissent 4 zones appelés lieux de pratique (dojo): Tokushima (Awa) Lieu de réveil spirituel, Kõchi (Tosa) Lieu de pratique ascétique, Ehime (Iyo) Lieu de l’illumination et Katana (Sanuki) Lieu du Nirvana. Ne vous inquiétez pas je ne suis pas arrivé dans un état l’illumination, mais globalement j’étais bien, en forme physique mentale et spirituelle, vous l’avez compris, je n’ai pas réalisé mon pèlerinage dans l’ordre logique du 1 au 88. Il y a 3 ans j’ai du pour des raisons de planning et de temps à consacrer, contourner les zones où les Temples étaient trop espacés les uns des autres. J’ai arrêté mon pélerinage à Matsuyama pour me rendre à Hiroshima en ferry.(lire mes articles rubrique Japon)
L’équipement du pèlerin, apprécié par les japonais quand les occidentaux le portent, est constitué de: bâton du pèlerin, veste blanche qui représente la pureté, chapeau en bambou, étole portée autour du cou, cloche, bracelet objet bouddhique dès plus familiers, le sac blanc où l’on range tout son materiel de pelerin, des étiquettes on l’on inscrit ses voeux, son livre où l’administration du temple tamponera en rouge chaque feuillet representant un temple avec une caligaphrie exceptionnelle en noir. Une boite à bougies et une boîte de bâtonnets d’encens, un stylo.
Faire ce pèlerinage correspond à mon évolution depuis plusieurs années, de ne plus rechercher la performance mais la voie spirituelle, pour mieux me connaître et mieux me comprendre. Au fur et à mesure de mon avancée, de nombreuses questions me viennent à l’esprit: mon passé, ce que j’ai fait, tout ce que Je vois et j’entends notamment provenant de la nature, tout ce qui m’interpelle, et me fait réfléchir, projection sur le futur. Ce pelerinage est pour moi une opportunité exceptionnelle de me trouver, de me retrouver, de retrouver mon père, de penser très fortement à ceux que j’aime et qui sont importants pour moi.
Le pèlerinage m’aide au démarrage de ma retraite, à réfléchir sur mon avenir proche en toute sérénité, à avoir une profonde réflexion sur des proches disparus ou non, à avoir les bons comportements pour préserver ma santé physique mentale et spirituelle, à vivre pleinement sans recherche de confort en marchant en pleine nature, à définir l’essentiel de l’important de l’urgent, ce qui me permet de me positionner sur mes activités dans les prochaines années. (Exemple je veux être disponible pour mes petits-enfants), c’est une priorité et je m’organise en conséquence, je veux passer du temps en montagne, je veux rendre visite à notre fils et belle fille au Canada, je veux passer du temps avec maman que l’on va fêter prochainement pour ses 90 ans.
Un peu d’histoire concernant Kūkai où Kõbõ Daishi. Il fait partie des personnages dés plus important au Japon.il est né à Shikoku, est partie en Chine puis est revenu au Japon avec les enseignements du Mikkyõ. En plus d’être moine, il est devenu spécialiste reconnu en calligraphie, l’éducation, l’art et les travaux publics.(notamment construction d’un reservoir d’eau au centre de l’île). Kūkai est le fondateur de la secte Shingdon. En tant que pèlerin on prend conscience que nous marchons où Kūkai a marché dans sa jeunesse. Son portrait est en première page du livre que je fais estampillé et calligraphié à chaque passage d’un temple.
Je rappelle que j’avais réalisé le pèlerinage du Kumano-Kodo il y a 3 ans et dans le cadre de la première partie de celui de Shikoku j’avais fait l’ascension du Mont Ishizuchi (1381m) sur lequel Kūkai a fait son apprentissage et qui est le lieu où se pratique les cultes aux montagnes sacrées (shugendõ).
Le chemin que j’emprunte est indiqué par une signalétique pas toujours bilingue, difficile donc parfois d’être sur la bonne direction.L’utilisation du GPS MAPSME aide bien.
Mon neveu préféré m’a demandé de rappeler la procédure que j’effectue quand je rentre dans l’enceinte d’un temple et que j’effectue systematiquement:
Je me courbe devant la porte principale en faisant face au Hondõ (temple où la divinité principale est vénérée (Bouddha), puis je me purifie en me lavant chacune des mains et la bouche à l’aide d’une petite coupole avec manche dans la fontaine ou bassin d’eau. Je laisse mon baton de pélerin et mon sac à dos dans un support prévu souvent a côté de la fontaine. Pour signaler mon arrivée je sonne la cloche abritée et impressionnante la pluspart du temps. Ensute je place une bougie que j’allume dans l’armoire transparente, allumé 3 bâtonnets d’encens (1 pour les générations ascendantes, un pour les générations descendantes, et un me concernant comme individu. Je monte les marches du Hondõ, écrit sur l’étiquette image acheté en nombre, mes voeux et la place dans l’urne consacrée. Une donation peut être faite, réciter un soutra.souvent à côté, au dessus du Hondõ se trouve le Daishido où est vénéré Kūkai. On reprend la même procédure que pour le Hondõ. Apres une bonne réflexion interieure, on n’oublie pas de se rendre au bureau d’administration du Temple pour se faire tamponner et calligrafier, notre livre de pèlerin en échange de 300 yens. On récupère son baton de pélerin, son sac et on part vers le temple suivant. Tout un programme n’est ce pas!
Je m’intéresse à l’hébergement en fin de journée ce qui m’a obligé à m’adapter à toutes situations notamment de dormir dans un abri de fortune sans équipement particulier, voir dans une toilette publique d’une plage proche du Temple Shõryuji temple 36. J’ai campé à deux reprises é volant avec un pèlerin qui avait l’équipement, et on peut être hébergé dans l’enceinte du Temple.
Les photos jointes sont celles prises lors de mon retour au Temple 1 Ryozenji par lequel j’avais commencé mon pèlerinage il y a 3 ans.