Shikoku temple 36 Shoryuji au temple 45 Iwayaji les derniers temples à parcourir.

(Dans le respect de mon parcours cet article aurait du paraître avant l’article Île Spirituelle Shikoku Enro)

Le bus m’amène à la gare de Kochi (3 mai) À pied je me rends au temple 36 Shoryuji. J’arrive de nuit a la plage, ne trouvant pas d’hôtel (c’est la GOLDEN WEEK au Japon) , je décide de dormir dans des toilettes publiques. Pas d’odeur une planche courte et étroite, mon sac à viande en soie, mes vêtements chauds suffiront à me protéger. Pas facile de dormir dans ces conditions, mais quelques heures ont suffi pour me permettre de visiter le Shoryuji Temple. J’atteint le 5 mai après un gros effort le temple 37 Iwamotoji, puis Kongofukiji en bord de mer. Magnifiques vues sur la côte.

Je profite de l’opportunité d’un centre d’accueil du pèlerin au Temple 40 Kanjizaiji pour profiter d’une bonne nuit et d’un bon repas avec Pietro Italien, un allemand David et Olivier finlandais. Très bonne ambiance et nous décidons Olivier et moi de parcourir ensemble le chemin vers Ryukoji temple 41 qui necessite deux jours de marche. J’achète de la nourriture, on campera car il a le matériel. Le premier jour temps super mais le lendemain il faut faire vite. Nous atteignons la ville de Uwajima en début d’après midi, et seul je décide de me rendre à Ryukoji mon compagnons Olivier reste à Uwajima. L’orage me surprend, je m’enregistre rapidement au temple 41. Sortant du Temple sous une pluie battante un japonais s’arrête et me propose de m’emmener en voiture dans un centre commercial où quelqu’un viendra me chercher pour un dîner et me coucher dans une Guest House. Je suis sauvé par cette offre. Le lendemain le propriétaire de la Guest House m’amène en voiture au temple 42 Butsumokuji. je rencontre un pèlerin japonais un plus jeune que moi et nous partons ensemble sous la pluie marcher vers le Temple 43 Meisekji. Il ne veut pas prendre les chemins de montagne, il pleut trop et la montagne est dangereuse affirme t- il. Nous arrivons ensemble au temple 43 Meisekiji. Je décide de prendre le train, de coucher à l’hôtel de la gare de Matsuyama. Le lendemain le bus m’amène à 1 heure de marche du Temple Daihoji 44, je me rends à pied au temple Iwayaji 45 avec Pietro que je rencontre de nouveau.  J’ ai ainsi parcouru l’ensemble des 88 Temples, il ne me reste plus qu’à revenir au Temple 1 Ryozenji et d’aller aux 2 Temples de Kõyasan. Le lendemain 9 mai, je choisis une superbe Guest House,Sonia, à côté du Onsen Dogo hot spring de Matsuyama, le plus ancien du Japon. Je reste peut être trop longtemps en m’aspergeant d’eau froide après des bains d’eau chaude. Le lendemain ma jambe me fait mal et le mollet a enflé. Je rencontre un couple d’hollandais Ingrid on mange pour dîner une spécialité de Matsuyama (Sea Bream rice et des legumes), puis le 10 mai, nous  visitons le château de Matsuyama. Je prends le train pour Tokushima (11 mai), et aussitôt marche vers le Temple 1 Ryozenji. Un guest House m’acceuille à Tokushima. 12 mai je prends le train et le ferry pour Kõyasan (voir article précédent: Île Spirituelle Shikoku Enro) qui conclue mon pèlerinage avec la visite de nouveau du Temple 1 et des Temples de Kõyasan.

Le voyage de Auckland à Okinawa puis Shikoku m’a ramené dans l’hémisphère nord,  et Je me suis bien adapté lors de mon séjour au Japon. Seul mon sommeil à été affecté, j’ai tendance à m’endormir tôt le soir vers 19:30 mais me réveiller assez tôt, 2:00 du matin avec la difficulté de me rendormir. Et bientôt je traverserai le Pacifique pour me rendre à Vancouver en traversant la fameuse ligne de changement de  date. La nourriture est excellente à base de riz et pates, de très bons féculents pour ceux qui mènent de gros efforts.

Kõyasan un grand lieu spirituel

Après la visite du Temple 1 Ryozenji, qui me permet de fermer la boucle des 88 Temples de Shikoku, je retourne à Tokushima par train. À 1/2 heure à pied de la gare, je me retrouve dans ma Guest House. Super dîner à base de spécialités locales, Tokushima Ramen noodles, Gyosa, et me voilà le lendemain matin à 6:00 prendre le bus pour me diriger au ferry. Après 2 heures de navigation, je suis à Honshū, l’île principale du Japon oú se trouvent notamment Tokyo et Osaka. À Wakayama, je prends le train, et après plusieurs changements j’arrive à Kõyasan, le dernier tronçon se faisant par un <cable car> (funiculaire).

J’ouvre une parenthèse concernant la ponctualité, la propreté, la qualité de l’accueil des trains et bus au Japon. Les dirigeants de la SNCF devraient faire un stage au Japon, et les syndicats devraient s’y rendre pour qu’ils apprennent tous la réalité d’un bon service de transport public donnant pleinement satisfaction aux clients. Dans l’année c’est en secondes que sont mesurées les retards d’un Train à Grande Vitesse (Shinkansen) qui nous permet d’arriver vite à l’heure au Japon, alors qu’en France le TGV trop souvent nous amène vite en retard…. la coordination avec les bus et ferry est parfaite.

Je marche un bon 3 km plutôt pour être libre de m’arrêter et prendre des photos à Kõyasan. Arrivé vers 2:00 pm profitant de ma traversée à pied du village ponctué de nombreux temples, je décide de me rendre dans un des Temples pour dormir et manger. Super organisation et c’est à Sekisho-in que je me  rends pour me reposer, prendre et bain japonais et continuer mon chemin spirituel à travers l’allée entourée d’arbres plusieurs fois centenaires et de tombes et monuments bouddhistes. Ambiance extraordinaire dans ce lieu magique où nature et Temples monuments religieux Bouddhistes et tombes, se côtoient dans une harmonie qui ne peut que conduire notre esprit dans une spiritualité profonde.

Le lendemain  je conclue mon pélerinage en visitant les deux Temples qui sont à la première et dernière pages de mon livre de pélerin que je fais estampiller et calligraphier à chaque passage. Mon livre est ainsi complèté par ces calligraphies extraordinaires. Quels souvenirs qui ne pourront que m’aider à replonger dans la spiritualité générée par l’accomplissement de ce très beau pélerinage.

Je vais maintenant vous décrire le site de Kõyasan. On découvre dans sa partie Ouest, l’ensemble Danjõ Garan. Garan désigne un endroit calme où les moines bouddhistes peuvent se consacrer à leurs exercices spirituels. Kõbõ Daishi conçut la Grande Pagode (Daito) comme élément central du complexe monastique. Elle abrite une statue du Bouddha Mahăvairocana entourée de 4 autres Bouddhas et 16 bodhisattvas peints sur les pilliers. Puis on voit Kondõ (Pavillon d’or) qui abrite les principaux services bouddhistes, et une representation de Bhaisajyaguru (bouddha de la médecine). Origine des  constructions 819, mais maintes fois détruites par le feu. Le Fudõ-dõ est le plus ancien édifice de Kõyasan (1197). Le Pavillon des portraits ( Mie-Dõ) où aurait résidé Kôbõ Daishi. Je suis rentré à pieds par Daimon, la porte principale de Kõyasan. De part et d’autre de cette grande porte, des statues des divinités gardent l’entrée de Kõyasan. Kongõbu-ji est le Monastère principal du Bouddhisme Shingon. Il abrite le plus grand jardin de pierres du Japon (Banryu-tei). Le Musée Reihõ-kan abrite une grande collection d’oeuvres d’arts bouddhisme japonais. Le Daishi Kyôkai où se déroule le rituel bouddhiste (Jukai). La Route de pèlerinage Chôishi-michi que j’avais emprunté il y a trois ans dans le cadre du pélerinage Kumano Kodo. Nyonin-dô pour les femmes car ce ne fut qu’en 1872 que les monastères autorisent les femmes à y rentrer. La Pagode Tahô-tô fut construite en 1223 pour recevoir les dépouilles de Yorimoto et de leur fils. Le Pavillon de Karukaya qui relate l’histoire d’un moine bouddhiste qui ne savait pas qu’il avait un fils, conçu pendant sa vie laïque, qu’il côtoya pendant 40 ans. Puis on prend le Oku-no-in qui est une nécropole sacrée et un chemin de 2 km jusqu’au mausolée de Kôbõ, bordé de cèdres centenaires. (200 000 pierres tombales) puis le pavillon des lanternes, le mausolée de Kôbõ Daishi qui est le coeur spirituel de Kõyasan. C’est là que le moine demeurerait pour l’éternité dans un état de méditation pour permettre la délivrance de tous les êtres humains. Le mausolée est entouré de cèdres centenaires et d’un clair ruisseau de montagne.

Voilà une description rapide de Kõyasan, lieu éminament spirituel quelque soit votre religion. J’ai dormi dans un de ces temples, Sekisho-in, mangé des spécialités culinaires De Koyasan, notamment un Shôjin-ryõri (cuisine végétarienne des moines). Cette cuisine est originaire de Chine. Les differents mets ont été adaptés au cours des siècles par les moines japonais. En accord avec l’enseignement bouddhiste, ces mets sont végétaliens et basés sur 3 principes: celui des 5 goûts, celui des 5 modes de cuisson, et celui des 5 couleurs. Chaque repas comporte une soupe. On mange aussi du Kõya-rôti (tofu congelé puis séché) et du Goma-Dôchu (tofu de sésame). Une manifestation religieuse bouddhiste le lendemain matin clôturera ce super séjour dans ce monastère. Après la visite décrite ci-dessus, je repars par le funiculaire, puis par un train rapide à Nanba et Osaka.

J’ai un rendez vous important avec Saki et Momoko au centre d’Osaka. Saki a  vécu une année chez nous à Olivet et est venue tout spécialement de Tokyo pour me voir. Elle m’annonce son prochain voyage et fut ravie de mon invitation en France pour leur voyage de noce. À suivre…

Je remercie Mayu pour son appui si important me permettant de parcourir les 24 Temples, revenir au premier, puis marcher vers les deux temples de Kõyasan et ainsi réaliser l’intégralité du pèlerinage en fermant la boucle des 88 Temples de l’île de Shikoku. (J’avais parcouru 64 Temples il y a 3 ans.) Merci Mayu.

Île Spirituelle Shikoku Henro

Île Spirituelle SHIKOKU HENRO
Le pèlerinage de Shikoku (Shikoku Henrõ) relie en boucle 88 lieux sacrés de Shikoku où il est dit que Kõbõ Daishi (Kukai) 774-835 à approfondi sa connaissance du Bouddhisme. Parcourir les 1200 km est un moyen de se rapprocher de l’état de Satori, entouré par les Temples, la nature, les routes, les paysages, mais aussi les hommes, la culture, les statues de Bouddha.
J’ai réalisé ce pèlerinage comme une aventure spirituelle, en cherchant à respecter la tradition, le protocole bouddhiste en entrant dans chacun des 91 Temples. (88 Temples, je suis retourné au Temple 1 (Ryõzenji) pour fermer la boucle et j’ai visité 2 Temples majeurs à Kõyasan (Kongõbuji et Kõbõdaishi-Byõ) au sud de Naha (ancienne capitale du Japon) sur la Kii péninsule. Ce pelerinage je l’ai fait sans renier ma religion d’origine, je suis catholique, en prenant la tenue vestimentaire du pelerin que je décrirai plus loin. J’ai réalisé ce pèlerinage en 2 étapes: la première il y a 3 ans où j’ai marché du Temple 1 au Temple 35, puis du Temple 46 au Temple 64 et de 68 à 77 soit 64 Temples. Lors de ce tour du monde finir le pèlerinage de Shikoku est un objectif majeur à savoir marcher des temples Gõshõji 78 à Õkuboji temple 88, puis Daikoji 67, Unpenji 66 accessible par un téléphérique qui monte à 1000m, et Sankakuji 65, puis 36 Shõryūji à Iwayaji temple 45, revenir au Temple 1 et les Temples de Kõyasan cités ci dessus. Le temps imparti m’a amené a accepter la proposition de Mayu de circuler des temples 78 a 88 en voiture, c’est la raison pour laquelle j’ai commencé par aller dans ses temples proches de chez elle, Tokushima. Je suis arrivé à Tokushima venant d’Osaka, retour de Tokushima par le ferry pour conclure par les Temples de Kõyasan. Pour des raisons de securité, forte pluie en montagne j’ai été amené à utiliser les transports en commun bus ou train.
Au niveau administratif l’Île de Shikoku se divise en 4 prefectures qui définissent 4 zones appelés lieux de pratique (dojo): Tokushima (Awa) Lieu de réveil spirituel, Kõchi (Tosa) Lieu de pratique ascétique, Ehime (Iyo) Lieu de l’illumination et Katana (Sanuki) Lieu du Nirvana. Ne vous inquiétez pas je ne suis pas arrivé dans un état l’illumination, mais globalement j’étais bien, en forme physique mentale et spirituelle, vous l’avez compris, je n’ai pas réalisé mon pèlerinage dans l’ordre logique du 1 au 88. Il y a 3 ans j’ai du pour des raisons de planning et de temps à consacrer, contourner les zones où les Temples étaient trop espacés les uns des autres. J’ai arrêté mon pélerinage à Matsuyama pour me rendre à Hiroshima en ferry.(lire mes articles rubrique Japon)

L’équipement du pèlerin, apprécié par les japonais quand les occidentaux le portent, est constitué de: bâton du pèlerin, veste blanche qui représente la pureté, chapeau en bambou, étole portée autour du cou, cloche, bracelet objet bouddhique dès plus familiers, le sac blanc où l’on range tout son materiel de pelerin, des étiquettes on l’on inscrit ses voeux, son livre où l’administration du temple tamponera en rouge chaque feuillet representant un temple avec une caligaphrie exceptionnelle en noir. Une boite à bougies et une boîte de bâtonnets d’encens, un stylo.
Faire ce pèlerinage correspond à mon évolution depuis plusieurs années, de ne plus rechercher la performance mais la voie spirituelle, pour mieux me connaître et mieux me comprendre. Au fur et à mesure de mon avancée, de nombreuses questions me viennent à l’esprit: mon passé, ce que j’ai fait, tout ce que Je vois et j’entends notamment provenant de la nature, tout ce qui m’interpelle, et me fait réfléchir, projection sur le futur. Ce pelerinage est pour moi une opportunité exceptionnelle de me trouver, de me retrouver, de retrouver mon père, de penser très fortement à ceux que j’aime et qui sont importants pour moi.
Le pèlerinage m’aide au démarrage de ma retraite, à réfléchir sur mon avenir proche en toute sérénité, à avoir une profonde réflexion sur des proches disparus ou non, à avoir les bons comportements pour préserver ma santé physique mentale et spirituelle, à vivre pleinement sans recherche de confort en marchant en pleine nature, à définir l’essentiel de l’important de l’urgent, ce qui me permet de me positionner sur mes activités dans les prochaines années. (Exemple je veux être disponible pour mes petits-enfants), c’est une priorité et je m’organise en conséquence, je veux passer du temps en montagne, je veux rendre visite à notre fils et belle fille au Canada, je veux passer du temps avec maman que l’on va fêter prochainement pour ses 90 ans.

Un peu d’histoire concernant Kūkai où Kõbõ Daishi. Il fait partie des personnages dés plus important au Japon.il est né à Shikoku, est partie en Chine puis est revenu au Japon avec les enseignements du Mikkyõ. En plus d’être moine, il est devenu spécialiste reconnu en calligraphie, l’éducation, l’art et les travaux publics.(notamment construction d’un reservoir d’eau au centre de l’île). Kūkai est le fondateur de la secte Shingdon. En tant que pèlerin on prend conscience que nous marchons où Kūkai a marché dans sa jeunesse. Son portrait est en première page du livre que je fais estampillé et calligraphié à chaque passage d’un temple.
Je rappelle que j’avais réalisé le pèlerinage du Kumano-Kodo il y a 3 ans et dans le cadre de la première partie de celui de Shikoku j’avais fait l’ascension du Mont Ishizuchi (1381m) sur lequel Kūkai a fait son apprentissage et qui est le lieu où se pratique les cultes aux montagnes sacrées (shugendõ).
Le chemin que j’emprunte est indiqué par une signalétique pas toujours bilingue, difficile donc parfois d’être sur la bonne direction.L’utilisation du GPS MAPSME aide bien.
Mon neveu préféré m’a demandé de rappeler la procédure que j’effectue quand je rentre dans l’enceinte d’un temple et que j’effectue systematiquement:
Je me courbe devant la porte principale en faisant face au Hondõ (temple où la divinité principale est vénérée (Bouddha), puis je me purifie en me lavant chacune des mains et la bouche à l’aide d’une petite coupole avec manche dans la fontaine ou bassin d’eau. Je laisse mon baton de pélerin et mon sac à dos dans un support prévu souvent a côté de la fontaine. Pour signaler mon arrivée je sonne la cloche abritée et impressionnante la pluspart du temps. Ensute je place une bougie que j’allume dans l’armoire transparente, allumé 3 bâtonnets d’encens (1 pour les générations ascendantes, un pour les générations descendantes, et un me concernant comme individu. Je monte les marches du Hondõ, écrit sur l’étiquette image acheté en nombre, mes voeux et la place dans l’urne consacrée. Une donation peut être faite, réciter un soutra.souvent à côté, au dessus du Hondõ se trouve le Daishido où est vénéré Kūkai. On reprend la même procédure que pour le Hondõ. Apres une bonne réflexion interieure, on n’oublie pas de se rendre au bureau d’administration du Temple pour se faire tamponner et calligrafier, notre livre de pèlerin en échange de 300 yens. On récupère son baton de pélerin, son sac et on part vers le temple suivant. Tout un programme n’est ce pas!
Je m’intéresse à l’hébergement en fin de journée ce qui m’a obligé à m’adapter à toutes situations notamment de dormir dans un abri de fortune sans équipement particulier, voir dans une toilette publique d’une plage proche du Temple Shõryuji temple 36. J’ai campé à deux reprises é volant avec un pèlerin qui avait l’équipement, et on peut être hébergé dans l’enceinte du Temple.

Les photos jointes sont celles prises lors de mon retour au Temple 1 Ryozenji par lequel j’avais commencé mon pèlerinage il y a 3 ans.

Pelerinage SHIKOKU Henro

Le Pélerinage SHIKOKU Henro est en cours d’homologation par l’UNESCO, pour être inscrit comme Patrimoine Mondial (World Héritage): les 88 Temples et le chemin  des Pèlerins. Le Shikoku Henro pèlerinage offre un parcours en boucle, magnifique de 1400km traversant 4 Préfectures et reliant 88 Temples qui sont en relation avec Kõbõ Daishi dit Kūkai. Le Shikoku Henro est un voyage spirituel entrepris par de nombreuses personnes de differentes façons. « C’est un bien culturel vivant ». Et bien mon projet se réalise je vais finir de parcourir les 24 Temples qui me restent, pour finaliser mon pèlerinage des 88 Temples de Shikoku. Claude devient un « Henro ».

Le cérémonial de notre parcours dans un Temple se déroule de la façon suivante: on rentre par porte (porche) principale en s’inclinant 3 fois, puis on se dirige vers la fontaine pour se purifier les mains et la bouche à l’aide d’une coupelle. Je laisse le bâton de pèlerin et mon sac, puis me dirige vers la cloche pour la faire sonner marquant notre presence.  Je vais vers le Temple principal pour déposer 3 bâtonnets d’encens et une bougie que j’allume. Puis je monte sur le perron du Temple, m’incline et fait ma prière. Les bouddhistes récitent un mantra. On dépose dans une urne notre voeux inscrit sur une feuille prévue que le pèlerin à en nombre suffisant. Une urne recoit les donations. On recommence la même procedure au Daishi ou Kukai Temple. Apres ma prière je me rends au bureau du Temple pour faire estampiller mon livre de pèlerin en échange de 300 yens. Puis je reprends mes affaires m’incline une fois pour sortir par la porte principale. Les pèlerins peuvent venir groupés, ils recitent le mantra ensemble.

Je vous montre quelques photos significatives des 11 premiers Temples visités du 78 (Goshoji) au 88 (Okubuji). Les jardins ou parcs sont particulièrement bien entretenus. C’est un vrai plaisir que de marcher dans ces jardins dont les rhododendrons multi couleurs sont en pleine floraison. Cela incite au recueillement, à une réflexion intérieure, à penser à ses proches, à notre mère Terre pour une bonne prise de conscience à sa préservervation, pour que la PAIX reigne dans notre monde… on entend que les bruits naturels du vent qui remue les branches, des oiseaux, de l’eau qui coule en cascade…

Le Bouddhisme au Japon fut introduit vers les années 540. Pendant la Tenpyo période 729-749 et plus tard, Kūkai organise des enseignements et des causeries pour le commun des mortels. En ce moment, c’est seulement au Japon et au Tibet que Mikkyõ fait partie de croyances par des gens qui font vivre cette religion et font poursuivre des recherches académiques.

Ces 11 Temples parcourus, Il me faut maintenant revenir en arrière pour parcourir les Temples 65 (Sankakuji), 66 (Unpenji) 67 (Daikoji), puis les Temples 36 (Shouryuji) au Temple 45 (Iwayaji), et ainsi j’aurai realisé le pèlerinage en son entier. C’est mon défi des 10 prochains jours réalisant cette fin de parcours seul, Mayu devant rentrer. Je précise qu’il y a 3 ans dans le cadre du pelerinage Kumuno Kodo, je suis allé a Kõyasan et j’ai gravi le Mont Kõya qui  est le siège d’une section du Bouddhisme, le Shingon. Kõyasan est le lieu où mourut Kūkai/Kõbõ Daishi. (je précise cela car de nombreux pèlerins vont à Kõyasan avant ou après avoir réalisé le pèlerinage des 88 Temples de Shikoku.)

Kumano Kodo suite

 

J'ai oublié de vous dire que les pèlerinages de Kumano Kodo, et de Saint-Jacques de Compostelle sont les 2 seuls chemins de pèlerinage au monde enregistrés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Les villes de Tanabe (mon étape ultime du Kumado Kodo) et de Saint- Jacques de Compostelle travaillent ensemble pour promouvoir et préserver les cultures spirituelles uniques en Asie et en Europe: les pèlerinages du soleil levant et couchant. (j'ai réalisé la plupart des étapes françaises du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle en courant, jusqu'à Ronceveau. Il existe bien d'autres grands pèlerinages notamment en Inde, mais pas reconnu par l'UNESCO. J'aurai l'opportunité de vous raconter d'autres expériences dans montagnes-sacrees.com
 
Kumano est un site sacré isolé propice à la guérison et au salut. Il reflète les origines spirituelles du Japon et a été une destination de pèlerinage pendant des siècles. Kumano a une culture riche, un héritage naturel exceptionnel, sa population est spontanément amicale, ses sources d'eau chaude sont apaisantes, sa cuisine délicieuse, et son hébergement authentique, exactement la destination qu'il me faut étant à la recherche d'une aventure à la fois dynamique et spirituelle, en dehors des sentiers battus, à la recherche de je ne sais quoi!!!
 
Ma surprise est de ne rencontrer personne, à l'exception de la première étape, proche de Ominesan Temple j'ai rencontré des pèlerins, sur le reste du parcours, jusqu'à Hongu, personne. Le 29 juillet d'Omata je me rends à Miura-guchi. Je vais découvrir qu'il s'agit d'une étape clef dans ma recherche spirituelle personnelle. En effet, après cette phase de confiance sur l'itinéraire pris, que ma respiration est parfaitement réglée (confère les exercices de méditation), j'ai compris le sens de ma quête, plus exactement j'ai enfin découvert la question qui me tourmente dans mon subconscient depuis tant d'années, de décennies. J'avais eu des signes lors de mon ascension du Cho-Oyu (8201m) au Tibet en 1997, en grimpant vers le sommet (sans l'atteindre, si près du but) me trouvant à 8100m environ sans apport complémentaire d'oxygène … Me voilà donc à marcher tout simplement dans un environnement plutôt accueillant, ne représentant pas de danger particulier. Bien entendu, il faut savoir marcher, et je retrouve cette sensation du marcheur qui reçoit toutes les informations et les traitent, de ses pieds, de ces yeux et autres sens, pour adapter la bonne posture et ainsi évoluer vite et sans se blesser (malheureusement  beaucoup de gens ont perdu ce sens de la marche en nature, cela s'apprend, se redécouvre …), et être en symbiose avec la nature environante. 
 
Avant de continuer mon propos je voudrai vous raconter une pensée Bouddhiste découverte lors de la visite du musée Bouddhiste de Nara, où une exposition montre et explique la représentation Bouddhiste en fonction de l'expression du visage et de la position des mains de Bouddha: le Mont Sumeru (Japan Shumissen) se dresse au centre du monde, et au dessus de lui sont les royaumes célestes des dieux secondaires ou mineurs. Le monde est si petit qu'il tient dans une pétale de lotus, au regard de l'immensité du cosmos. Les cieux, l'enfer, notre monde, et tous les êtres vivants, suivent le cycle de la renaissance à l'intérieur du cosmos. 
 
Donc, ce 29 juillet, je suis porté dans un état d'esprit particulièrement positif, où mon esprit s'est mis à vibrer, à lancer des ondes, à rencontrer l'esprit d'un être très cher… Un être très cher qui a souffert le martyr lors de sa disparition. on ne peut qu'à peine imaginer oh combien a du être sa souffrance. je ne peux en dire plus. Allez sur Google et recherchez <Antoine Lancrenon> vous comprendrez. Mon aventure solitaire méritait d'être vécue n'est ce pas!  Je suis sur que d'autres peuvent trouver, à leur manière, les questions et les réponses qui se posent à eux… trouver la question est peut être l'etape la plus difficile. Mais comprendre son subconscient, son esprit, n'est pas évident. il faut savoir sortir de son contexte pour travailler cette question particulièrement importante pour son équilibre personnel. C'est ce que j'ai fait. J'ai une grande pratique de l'aventure sportive en nature, mais c'est la deuxième fois que j'arrive à ce niveau d'épanouissement, mais je sais qu'il me reste un long chemin à parcourir, mais la voie est tracée. 
 
J'atteins le B&B dans le village grâce à une jeune japonaise qui me raconte sa vie, tout en me posant des questions sur la mienne, en marchant pendant bien 10 minutes. Excellent accueil, rencontre d'une Gallicienne charmante avec son guide, travaillant justement sur le pèlerinage Kumano Kodo. Je donne ma carte <l'homme qui marche> qui bénéficie toujours d'un accueil très positif. Très bon dîner, assez tôt, vers 16:30, un bon bain à la Japonaise, et me voilà couché à la japonaise dans une chambre traditionnelle. 
 
Chacune de ces étapes, la première de Yoshino à Dorogowa en passant par Ominesan Temple, (de Dorogowa j'atteins Koyasan en voiture profitant de l'offre que m'a faite Tani cet ingenieur forestier rencontré la veille), les 4 suivantes de Koyasan à Hongu représente chacune 7 heures de marche, pour environ 20 km et 1000m de dénivelé positif. Je pars le matin à 8:00, et arrive vers 15:00. Arrivé à Hongu, Il me reste 2 étapes pour ensuite atteindre Tanabé par le bus. Je bois énormément d'eau, ayant la possibilté de remplir mes deux bouteilles d'un demi litre régulièrement soit dans des sources, soit au pied de l'Oji. Cette eau est bénéfique, notamment une eau de cette qualité. Souvenez vous de ce chercheur japonais ayant photogaphié au microscope des molécules d'eau prises dans differentes situation de qualité … J'ai régulièrement l'opportunité de me purifier par l'eau dans la tradition Bouddhiste. Je mange très peu, un peu de riz, les restes de mon petit déjeuner et 2 biscuits, je me rattrape au dîner et au était déjeuner.
 
30 juillet de Miura-guchi en passant par le col Atenashi-toge (1114m), à Tosukawa (145m), beau village au confluent des rivières Totsukawa et Nishikawa. Étape réalisée sous la pluie mais pas trop violente, heureusement car le chemin est assez accidenté. La descente dans la foret de cèdre est enivrante de profondeur. À l'arrivee, Tosukawa, J'ai la chance d'être dans un lieu de Spa naturels (Onsen). J'en profite pour m'allonger dans la rivière dont l'eau brûlante se jette directement, puis dans l'eau chaude naturelle qui arrive directement dans un grand bain de mon hôtel. Super expérience, relaxante au possible, bénéficier ainsi des dons de la nature, c'est le bonheur décuplé.
 
Le 31 juillet, sur le chemin qui rejoint Hongu (haut lieu du pèlerinage Kumano Kodo) en montant vers le col de Hatenashi-toge je revis l'expérience de la vieille, mais d'une intensité plus forte, en ce sens que JE SUIS en harmonie, en cohérence entre mon esprit, mon corps, les êtres vivants, la nature, le cosmos et l'esprit de mon père.
 
Par ailleurs, Il faut voir les travaux titanesques entrepris par les japonais suite au passage il y'a 2 ans d'un typhon dévastateur. Des pans entiers de montagne se sont effondrés, ce qui explique, les changements d'itinéraire que je ne peux saisir dans un premier temps, mais la gentillesse des japonais, travailleurs en montagne, me remet su la bonne route… Les infrastructures avec toutes sortes de protection sont réalisés partout, pour une région reculée (nous sommes dans une péninsule montagneuse), les japonais investissent beaucoup dans les infrastructures routières et ferroviaires. De Hongu par le bus, je me rends dans une petite station de villégiature au bord d'une rivière un bonheur de relaxation, me baignant dans la rivière puis dans le Onsen… que la vie est belle, vive la vie. 
Les photos de l'arrivée à Hongu seront sur le prochain article. 

 

 

Nara la plus ancienne capitale

Nara, à 42 km au sud de Kyoto, que j'atteins par le train. Petite ville, mais grande par son histoire. C'est enfin la campagne qui apparaît, et les espaces naturels pénètrent la ville, notamment ce parc de Nara avec ses daims qui circulent en pleine liberté. En allant à vélo aux Temples Yakushiji et Toshodaiji, j'ai remarqué des rizières et jardins potager. La montagne et des collines cadrent le paysage. Cette ville fut le foyer de la civilisation du Japon, et le berceau de la religion et de la spiritualité, des arts et de l'artisanat. Au 8ème siècle Nara fut capitale du Japon (avant Kyoto) . Elle a gardé un nombre incroyable de Temples et Shrine, patrimoine classé par l'UNESCO. 

Des mon arrivée je visite les Temples Gangoji et Kofukuji avec sa Pagode (Stupa en indien) de 5 étages. Nombreux monuments et statuts bouddhiques sont presentés. J'en profite pour remonter le parc, aller à la rencontre des daims. Certains sont un peu isolés, mais on trouve aussi en troupeaux. Les services municipaux sont obligés de protéger les bâtiments, la floraison compte tenu de la présence nombreuse des daims. En tout cas c'est charmant et cela ravi les touristes. Pas besoin de tondre la pelouse, elle est bien entretenue par les daims, qui l'engraisse aussi (pas besoin de pesticides)… Et cela fait marcher le petit commerce les touristes achetant des bisquits pour les daims. Que la nature est belle!

Le lendemain, problème d'interprétation de l'heure, le rendez vous fixé ne précisait pas <am ou pm>. Heureusement j'avais le vélo loué et je me rends au Yakushiji  et Toshodaiji temples. Le premier à 2 pagodes dont l'une est en rénovation, et des statuts Bouddiques trésors nationaux. Le deuxième Toshodaiji, fondé en 759 pour servir de secte au mouvement Bouddhiste Risshu. Involontairement j'ai effacé les photos, vous ne pourrez pas voir ces deux Temples Patrimoine Mondial. 

Puis visite du Sanctuaire Kasuga Taisha avec un toit particulier, des lanternes partout en nombres importants que je revisite le lendemain pour avoir des photos. J'en profite pour monter  la montagne Walakusayama, au dessus de Todaiji Temple, un petit 200m de dénivelé, cela me met en jambe pour les festivités prochaines. La vue sur Nara (bien qu'un peu brumeux) est splendide, on voit très bien leTadaiji, ainsi que les forets primaires ou d'origine (on voit des cedres millénaires) qui nous entourent. Je retourne au Temple Todaiji pour revoir la plus grande bâtisse en bois du monde qui abrite un Bouddha géant … Regardez les photos c'est impressionnant. Puis je visite les jardins Yoshikien réalisé à l'endroit où les prêtres de haut rang du Temple Kofukuji residaient: trois jardins, l'un à étang période Edo (1603-1867), l'autre à mousse de cèdre avec sa maison de thé, et celui consacré aux fleurs pour la cérémonie du thé. Le jardin Isuien juste à côté séparé par une petite rivière mais à bon débit d'eau, qui lui représente l'art du jardin dans la période Meiji (1868-1912). Il y'a une vue superbe sur la montagne que je viens de gravir et sur le toit du Temple Todaiji. Visite du musée National de Nara avec sa collection de status bouddhistes anciennes (9 ème siècle pour certaines). Un vrai trésor magifique, ne pouvant prendre de photos je vous ai choisi une affiche sur le mur du musée. 

Surprenant cette séance représentant la réalité des secousses sismiques ces dernières années au Japon, expliquant la nécessité de réaliser des constructions antisismiques. Ça secoue pour de vrai, il faut le vivre sur un fauteuil avec ceinture d sécurité pour réaliser la puissance et le d'ange que cela représente…

ce soir j'ai rendez vous avec Azhar un coughsurfer! Puis je prends le train pour Yoshino et une autre aventure commence.: le Kumano Kodo Pilgrinage de Yoshino, puis de Kayasan où je me trouve ce 28 juillet. Je marche beaucoup …. Ma Pocket WiFi ne fonctionne pas depuis deux jours, pas facile donc d'actualiser mon site…. Je rattraperai plus tard … J'ai 18 km à marcher