Participant au trail du Grand Bec (23km, 1700m de dénivelé +, et 1500m de dénivelé -), lors du déjeuner pris en commun dans la salle des fêtes de Champagny en Vanoise, j'ai été amené à expliquer ma démarche a mon âge (65 ans). J'ai répondu tout simplement que je gérai la décroissance de mes performances physiques. Ma participation à ces trails, ou les ascensions à vélo, mes traversées à la nage, mes efforts en pleine nature me permettent de mieux saisir mon vieillissement et les conséquences sur mon corps pour mieux vivre la vie de tous les jours. Bien entendu, il ne s'agit pas de ne rien faire, bien au contraire, mais de faire ce qu'il faut au regard du niveau que j'ai atteint sachant que j'ai pu progresser notamment dans l'endurance jusqu'à ma participation à l'Ultra-Trail du Tour du Mont Blanc, que j'ai couru en 2015 (175km, 9000m des dénivelé +). J'avais 55ans. Ayant rompu mes ligaments croisés des 2 genoux, suite à un accident de ski alpinisme survenu 2 ans plus tard, a conclu cette période de progression dans l'effort d'endurance. J'ai pris cet accident comme un avertissement. Depuis, sans m'en rendre compte, j'accepte d'être dans cette situation du vieillissement qui inévitablement conduit à une décroissance de mes performances. Mon adaptation mentale à cette situation me permet de profiter pleinement de réaliser des efforts moyens mais qui me permettent de jouir d'être dans des milieux naturels sans chercher la réalisation d'une quelconque performance. Sentir son corps en faisant tout de même un effort non négligeable, se trouver dans un environnement simple, naturel, beau… nous permet de rentrer dans une forme d'euphorie qui nous porte, qui nous enthousiasme, nous maintient positif, tout en ayant une vie saine, bien équilibrée. On voit aujourd'hui les dérives liées à la recherche de performance à tout prix. (cf mon talk TEDX Belfort: sur YouTube écrire mon prénom et nom)
Je découvre aussi le plaisir de travailler dans mon jardin. Cela donne un autre sens à l'effort physique, en nature. Notamment, je me réapproprie un espace au bord du Loiret. Une branche maîtresse de l'arbre de mon voisin est tombée sur ma gare à bateaux. Cela fait deux ans et demi que je subis négativement cette fatalité. Maintenant je prends le dessus et travaille fort pour nettoyer, et préparer le futur chantier… Cela me donne un objectif, en m'investissant pleinement dans cette nouvelle réalisation.
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