Compte tenu de ma réflexion sur la nature, je me lance dans l'aventure d'un petit exercice de comparaison entre l'approche Chrétienne, celle des Premières Nations au Canada puis des Bouddhistes.
1 En premier lieu, je fais référence à la Sainte Bible, l'Ancien Testament, La Genèse 1-2 <Dieu dit: Faisons l'homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image: Il le créa, à l'image de Dieu, homme et femme Il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez vous, remplissez la terre et soumettez-là. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe sur la terre.> À partir de de cette genèse, le latin mais aussi l'homme occidental en général, a une relation avec la nature de domination. La nature est au service de l'homme qui a toutes les facultés pour la maîtriser. L'exemple parfait de cette approche sont les jardins Le Notre, grand jardinier de Louis XIV, jardins particulièrement bien ordonnancés où les espèces végétales sont totalement maîtrisées par l'homme, ainsi que l'eau dans de grands bassins, et les êtres vivants qui vivent dans cet environnement. Les forêts qui ceinturent les châteaux sont aussi l'expression d'une nature maîtrisée par les chasses organisées par les seigneurs revenant avec leurs trophées. La France vue du ciel est un vrai jardin paysager, façonné et entretenu par l'homme. La notion de risque naturel est peu perçu, et les investisseurs en tiennent peu compte dans leur décision d'acquisition immobilière , même le risque d'innondation n'alerte pas suffisamment. Aujourd'hui, l'homme occidental dispose de la Terre et de la nature comme bon lui semble. La terre pour lui est inépuisable en ressources et il ne mène aucune réflexion sur les conséquences pour les générations futures. Seulement depuis peu, les changements climatiques, les catastrophes dites naturelles les interrogent individuellement et collectivement, mais peu de décisions sont prises, à l'exception de conférences de l'ONU qui alertent …
Pour résumer les chrétiens considèrent la création comme une œuvre confiée par Dieu à l’homme pour qu’il en soit le gérant ou l’intendant.
2 Pour les Premières Nations, les hommes font parti de la nature, il n'y a en rien un concept de domination. Par exemple, l'arbre n'est pas un simple objet, il assure la survie de l'homme: car il est source de chaleur, de médicaments, de nourriture…grâce à son bois, je peux marcher sur la neige et glisser sur l'eau…si l'arbre n'est pas là l'homme n'est plus là, il ne peut survivre. L'homme des Premières Nations incarne l'harmonie et l'intégration avec, et, dans la nature. L'homme est en relation harmonieuse et respectueuse avec la Terre-Mère et ses ressources. Cette relation ancrée depuis la nuit des temps, repose sur les connaissances et les savoir-faire qui touchent à tous les aspects de la vie des peuples des Premières Nations. Ce message des Innu de la Zone Nordique est particulièrement évocateur de cette idée :
Notre Terre,
Nous prenons soin de toi
nous veillons sur toi
Car tu nous guéris
Nitassinam, notre terre lieu sacré de vie
La connaissance des Premières Nations sont le support des pratiques traditionnelles liées à la chasse, la pêche, à la cueillette des fruits sauvages et de plantes et à l'agriculture ainsi que celles liées à la préparation de médecines, au développement de multiples technologies de transport et d'habitation, ainsi qu'aux systèmes social et politique. Ces pratiques ont largement contribué à l'établissement et à la survie des Européens. Aujourd'hui, les Premieres Nations ont su protéger et conserver les valeurs et pratiques traditionnelles d'occupation du territoire. Les Premières Nations croient qu'il est primordial de préserver et protéger le lien sacré avec la Terre mère. Le respect des écosystèmes et de la biodiversité, dont les Premières Nations font parties intégrantes, est essentiel pour toute survie des pratiques culturelles et économiques. La légende iroquoienne des 3 sœurs, stipule que les 3 sœurs étaient de belles femmes qui aimaient se retrouver, par analogie aux 3 plantes formant autant de divinités, regroupées dans un même espace: le maïs sert de tuteur aux haricots que ses longues feuilles protègent la courge du soleil et du vent. Quant aux feuilles de la courge, elles préviennent l'assèchement du Soleto limitent la croissance des mauvaises herbes. Le haricot fixe l'azote de l'air et enrichit le sol.